Le Four à tuiles découvert en 1992 Article de la "Liberté de l'est" du 29 Aout 1999
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Le terrain sur lequel se trouvent ces Vestiges est légèrement incliné en pente douce vers la Saône qui coule à 300 ou 400 mètres de là . Cette pente est orientée vers l'EST ( Soleil Levant ) Combien calme et reposant est cet admirable paysage qui s'offre à notre vue ! ! ! Dans cette région parfois un peu rude, bien loin du soleil et des admirables mosaïques de NAPLES et de ROME, il faut se représenter une VILLA ( mot qui a donné la terminaison de Jon-VELLE ), c'est-à-dire une exploitation agricole avec tous les corps de métiers ruraux et au centre une luxueuse MAISON de Naître, comportant évidemment des Bains Privés. pour les décorer, on a fait venir un artiste délicat qui tant par le dessin que par la couleur a fait preuve de goût et de talent Bientôt, les Barbares au V' et VI° siècle- puis les siècles ont détruit les murs et enseveli ce petit chef-d'oeuvre jusqu'à ce que la curiosité moderne l'ait fait sortir de terre et "ressuscité" pour notre plus grande joie " Quand on a dépouillé les Planches du RECUEILS ( l,2,P. 78 N° 363 A et Planche L ), on est aisément convaincu que notre, mosaïque est une des plus belles et des plus fines de toutes celles retrouvées dans l'antique GALLIA |
Elles sont au nombre de TROIS : 1° LE LIEU-DIT " L'Histoire de la Seigneurie de Jonvelle et de ses environs " par l'abbé COUDRIET ( Imprimerie et Lithographie, J. JACQUIN, Besançon 1864 ), signale à la page 11 " JONVILLOTTE ou JOVILOTTE, placé au centre des routes romaines de CORRE à CHATILLON et de JUSSEY vers les VOSGES; c'est là, sans doute que fut établi le premier JOVIS - VILLA, emporté par le flot des barbares 2° LA PROXIMITÉ DES VOIES ROMAINES dont parle précisément, l'abbé COUDRIET, dans son ouvrage: C'est sur le territoire de JONVELLE que - la Route de Mandeure, Luxeuil, Corre, se ramifiait en deux branches : (voir courrier des lecteurs) a) L'une vers Bourbonne et Langres b) L'autre vers Chatillon sur Saône, Isches, Lamarche Elles rejoignaient l'une et l'autre la Grande Voie Consulaire de LANGRES à TRÈVES . - La Route venant de MOREY, via JUSSEY, rejoignait également cette grande voie à proximité des fouilles actuelles ( à 400 ou 500 mètres ) 3° - LA SOURCE située juste au dessus des fouilles et qui alimente encore le Village de Jonvelle et dont le captage refait à la main en 1937 a livré ( parait-il) des fragments de tuiles, briques et ciment romain Vue Générale des 3 bains M. DURY Ces Vestiges abrités contre les intempéries par un hangar métallique, représentent un BALNEUM COMPLET et pratiquement INTACT , c'est-à-dire Les BAINS PRIVES du "Maitre de la VILLA. "de l4 mètres sur 6,50 m , ces Bains sont divisés en ,TROIS SALLES, juxtaposées parallèlement et communiquant les unes avec les autres par des passages pratiqués dans les murs. |
Plan des Vestiges découverts
Lègende:
Salle n°0 : PRAEFURNIUM = Foyer | Salle n°1 : CALDADARIUM = Bain Chaud et HYPOCAUSTE |
A : Entré de l'air chaud | B : Vide laissant passer les TUBULI |
C et D : Petites piscines | E : Seuil arrondi et percé pour le passage des eaux |
F : Motif décoratif mosaïque centrale | G : Bain en contrebas |
Salle n°2 : TEPIDARIUM = Bain Tiède | I et J : Bancs ou sièges |
Salle n°3 : FRIGIDARIUM = Bain Froid | H et K : Evacuation des eaux usées. |
C'était la piscine chauffée, l'air chaud entrait en ( A ) par une ouverture en demi-cintre dont la partie supérieure a été détruite. Le Foyer devait se trouver dans la Salle 0 ( Praefurnium) où nous avons trouvé des cendres sur 50 à 60 cm d'épaisseur. Dans cette même Salle, en ( N )nous avons laissé en place des briques assez épaisses de 5 h 6 cm qui semblent avoir supporté le feu. En ( B )de la Salle N l avec un décrochement du mur, un vide apparaît entre la dalle supportée par les " PILLETTES" et ce mur ce vide devait laisser passer les " TUBULI" dont nous avons trouvé de très nombreux fragments sur le sol inférieur de l'HYPOCAUSTE. Ces " Tubuli" de forme rectangulaire ont comme dimension: 12,5cm x 9 cm avec une encoche triangulaire pour en permettre la fixation. Cette salle comme les deux autres est recouverte d'un ciment rose uni et lisse. décorée de deux figures géométriques à liserets 1°) Un rectangle de 2,24m x 1m avec décor liseré: en partant de l'extérieur : 4 noirs 4 blancs et 2 noirs. 2°) UN DEMI CINTRE de l,20 m de rayon et de 2,24 m de base avec décor liseré : 2 noirs extérieurs 6 blancs et 2 noir Sur ce Demi-cintre en mosaïques, on a fait des reconstructions et modifications ( Petites Piscines) au nombre de Trois. A l'opposé du demi-cintre dans cette même Salle N° l, deux petites piscines avec revêtement latéral de mosaïques blanches se terminant par deux liserets, l'un de 2 cubes noirs(vers la partie inférieure) puis 3 blancs et enfin 4 cubes noirs. ces deux piscines sont séparées entre elles et de la piscine contenant les figures géométriques par des blocs ou massifs de 0,50 m de haut et laissent apercevoir. le passage des tuyau de plomb permettant la circulation de l'eau entre elles. Le fond et surtout l.es parois sont recouverts de " Tartre" ce qui laisse supposer un chauffage très puissant, l'eau étant calcaire s'y est déposée sous l'action et l'effet de la chauffe.
Par un passage de 0,65 m comprenant un seuil arrondi en grès tendre percé d'un trou pour le passage des eaux de La SALLE N 1 à La SALLE N 2, nous accédons à une SALLE de 5,05 x 2,60 ,divisées elle-même en deux parties: La PREMIÈRE ( F ) de 3,40 x 2,60 m contient le motif décoratif qui en fait toute sa richesse . Un grand rectangle ( 1,85 x 2,l5 m) avec bordure en mosaïque: de l'extérieur disposé ainsi 4 cubes noirs - 3 blancs 2 noirs. A l'intérieur de ce rectangle, UN CARRE de 1,14 m de côté, de l'extérieur: 4 cubes noirs - 1 blanc 1 blanc et l noir intercalé sur la même ligne 1 blanc - 2 noirs. Ce carré contient. un CERCLE divisé en six parties avec au centre un deuxième cercle enfermant Quatre Poissons, puis disposés symétriquement et se faisant face : Une SANDALE Une FLEUR ( Rose) - Une FLEUR Tulipe ?) à chaque coin, face à face, Un DAUPHIN et Un CANTHARE ( Vase à boire à 2 anses)
La DEUXIÈME Partie de cette Salle ( G ) de l,60 x 2,60 m en contrebas de 0,60 m, avec sol et enduit rose et uni, on y accède par deux marches en demi-rond de 0,30 m de haut. En ( H ) se trouve l'orifice d'évacuation des "eaux sales"
De 5,05 x 1,35 m Terre-plein en ( I ) , puis une marche. en ( 3 ) ainsi qu' à l'autre extrémité ( l'entrée ?? ) En ( H ) évacuation des eaux usées. Cette Salle contient un motif décoratif : UN RECTANGLE de 0,52 x 0,80 m , délimité par un liseret de mosaïque disposé ainsi de l'extérieur : 3 cubes noirs - 5 blancs et 2 noir .
La Mosaïque centrale de section carré d'environ 1.12m de côté est décorée avec des dessins de fleurs, poissons, Sandales, crateres et dauphins
( Haute-Saône ) au cours de l'été 1968, se trouvent Situés au lieu-dit " Les JOURDAINES ", section B , N° 453, 452, 451 du relevé du Plan Cadastral de la Commune de JONVELLE . Les terrains sur lesquels ont été effectuées les fouilles appartenaient aux héritiers de Me Juliette RENARD, qui après nous avoir donné l'autorisation de fouille, ont cédé gratuitement ce terrain à l'Association " Le FOYER " ( Société d'éducation populaire, régie par la Loi de I90I, fondée à Jonvelle en 1954 ) et , qui, en date du 21 août 1968, a décidé de prendre en charge sur le plan archéologique, historique, touristique et financier dans la mesure de ses propres moyens, les Fouilles de ces Vestiges , sous le controle du Ministère des Affaires Culturelles de la Circonscription des Antiquités Historiques de Franche-Comté. Cette décision a été prise dans le but d'intéresser d'abord et en premier lieu les habitants de JONVELLE, puis tous ceux qui viennent prendre leurs vacances au village ou dans les environs, pour les aider à aimer, apprécier et mettre en valeur eux-mêmes ,leur propre patrimoine historique et artistique, exhumé de leur terre . Cette réaction et cette opiniâtreté se traduisent effectivement; c'est ce que nous avons voulu rappeler aux VISITEURS : " ICI , LA MAIN D'OEUVRE EST ENTIEREHENT GRATUITE ET BENEVOLE. VOTRE PARTICIPATION NOUS AIDE A CONSERVER A PROTEGER ET A METTRE EN VALEUR CES VESTIGES GALLO-ROMAINS DU 2éme SIECLE ". Avec les jeunes du village (N.D.L'A :j'en faisais partie) L'abbé Emile DESCOURVIERES travaille longuement à fouiller le Sol, il faudra creuser à environ 1m à 2m de profondeur et extraire plusieurs m3 de terre pour mettre au jour les vestiges de cette villa. Pioches, pelles, crochets gros comme une fourchette et quelque fois un pinceau ou une brosse à dent sont les outils utilisés pour découvrir : Vases,Fibules,pièces romaines poteries enfouies autour de cette maison. L'etroitesse d'accès entre les colonnes sous les bains oblige Les plus petits d'entre nous à sortir la terre avec des seaux.
La Source Romaine à 50m des Vestiges
Extraits du bulletin paroissial Septembre 1992 de l'abbé E.DESCOURVIERES
Découvert lannée derrière dans le pré de M. Hoyet, en bordure de la Saône, à quelque 300 mètres de la célèbre mosaïque, ce nouveau site tient toutes les promesses auxquelles on sattendait. L'équipe du jeune chercheur Fabrice Charlier, procède au démontage de toute la partie inférieure du four qui était capable de cuire en une semaine de chauffe quelque 10.000 tuiles, dix fois par an.Ces travaux entrent dans le cadre de la thèse que M. Charlier s'apprête à soutenir sur la production de la tuile et des poteries en Franche-Comté dans l'antiquité (du I au IVe siècle après JC) sous le direction scientifique du " Service régional darchéologie de Franche-Comté >>. Il est pour cela secondé par quelques étudiants en sciences, histoire et archéologie de la région. ' Pour limmédiat, il poursuit un double objectif. Tout dabord, tenter détablir le rapport de cette nouvelle découverte avec ce que l'on connaît dans ce site depuis 25 ans : la ' villa, le village, pour en avoir une vue d'ensemble plus précise notamment chronologique. Mais surtout, M. Charlîer veut profiter du fait extrêmement rare que l'on dispose ici dune quantité extraordinaire de tuiles entières, permettant une étude statistique irremplaçable. Ces observations doivent intéresser dautres archéologues, Ainsi, les marques de tâcherons permettant didentifier le fabricant, les moules, les technologies, les structures de cuisson, les éven tuels mouvements commerciaux pour ces tuiles à lépoque de leur production. Depuis 1e début de lété, léquipe fouille pour connaître parfaitement lensemble des structures de cuisson, composée de trois fours organisés autour dune aire de chauffe, Des milliers de tuiles mesurées et fichées constituaient les murets latéraux qui de chaque côté de lalendier (couloir principal de circulation dair chaud) soute naient la tôle percée supportant les matériaux à cuire. Relevées une à une, elles sont mesures au pied à coulisse, pesées, examinées en détail. Chaque tuile est fichées et ses coordonnes sont entrées dans un ordinateur. Quelques autres archéologues se lancent aussi dans cette nouvelle méthode de " mise en conserve " des connaissances sur lidentification des matériaux antiques. La confrontation de ces données devient possible dans le temps et pour différents chantiers : on établit ainsi des références didentification des tuiles. Il sagit là dune démarche scientifique exceptionnelle.Tout va bientôt être terminé. Comme la zone est inondable, elle sera rebouchée. Mais les moindres détails de cette " mine " dobservation sont relevés et viennent enrichir le patrimoine local, régional et même national de notre connaissance sur la période gallo-romaine. Le four à tuiles exploité par le jeune archéologue Fabrice Charlier se révèle plein denseignements. Rien à ajouter à cet article paru dans l'EST REPUBLICAIN, de 1992 sinon, de la part: de la "douzaine" de jeunes, qui ont fouillé bénévolement pendant plus de 7 semaines, les remerciements à tous ceux qui les ont aidés et soutenus matériellement et moralement .
Les différentes parties d'un four de tuilier gallo-romain.
Le foyer se composes de différentes parties : la gueule, l'alandier et la chambre de chauffe.
Celle-ci, appelée également gueulard ou bouche, est l'ouverture basse du four située à lextrémité de lalandier et dans laquelle se trouve l'emplacement du feu de départ.
Ce conduit canalise le flux de chaleur dégagé par le feu, de la gueule à la chambre de chauffe. il éloigne le feu du chargement à cuire quil protège des irrégularités de flammes et de chaleur. Le sol de lalandier peut remonter légèrement vers cette dernière, peut-être en raison du sens ascendant du flux de chaleur, ou pour faciliter le curage des parties basses du four. Cet alandier est souvent enduit dun mortier d'argile qui le protège de l'action du feu et l'imperméabilise.
Entre ces murets sont préservés des espaces latéraux qui vont distribuer la chaleur sur les côtés pour que celle-ci soit répartie de manière plus homogène sous la sole. Ces conduits de chaleur sont aménagés de différentes façons, ce qui nous a amenée à établir une typologie.
Celui-ci est creusé dans le sol du foyer afin de recueillir à l'intérieur du four les eaux dinfiltration et de ruissellement dues pour les unes à l'encavement de la chambre de chauffe, pour les autres aux intempéries durant la période de non-activité. Le four est ainsi protégé des dégradations naturelles.
C'est la partie haute du four dans laquelle est disposée la charge à cuire, briques ou tuiles ou autres matériaux de construction. Le laboratoire a été dessiné en pointillé sur notre schéma car il na jamais été retrouvé entièrement intact. Les fouilles archéologiques ont montré qu'il devait exister pour les fours de tuiliers deux sortes de laboratoires : des laboratoires maçonnés permanents et Ces laboratoires non permanents détruits après chaque cuisson. Nous reviendrons sur cette question ainsi que sur celle de la disposition du chargement à l'intérieur du four.
De même, cette couverture n'a jamais été retrouvée située en place, recouvrant le dessus du laboratoire. Elle devait exister dans le cas dun laboratoire permanent et consister en une couverture plate provisoire recouvrant le chargement. Cette couverture était formée de mottes d'argile ou de tegulae posées à plat les unes à coté des autres, mais séparées par des interstices, ou bien encore de ratés de cuisson recouverts d'argile dans laquelle étaient percées des ouvertures. Elle pouvait également consister en une calotte d'argile moulée.
C'est la partie basse du four où débouche le flux de chaleur à la sortie de l'alandier. Cette chambre est caractérisée par deux impératifs - la nécessité de posséder des éléments porteurs de la sole et daménager des espaces conducteurs de chaleur. Les éléments porteurs peuvent être de différentes natures : piliers centraux, banquettes périphériques ; mais, dans la majorité des cas, il sagit de murets.
Ces murets édifiés en tuiles ou en briques, parfois même en pierres, sont destinés à supporter la sole quand la portée de cette dernière est trop importante. Ceux-ci sont reliés entre eux par des arcs de voûte qui délimitent un couloir central de chauffe permettant létalement du feu et la circulation de l'air chaud. Ils sont très souvent recouverts d'un enduit dargile protecteur.
C'est une plate-forme, qui sépare la chambre basse de la partie haute du four. Cette sole peut être constituée de différentes manières. Il peut s'agir dune plaque dargile cuite d'une seule pièce, " suspendue ", c'est-à-dire reposant uniquement sur les bords de la chambre basse, ou s'appuyant sur des soutiens (murets de soutènement, piliers). On peut également trouver des plaquettes évidées en demi-cercle sur les milieux des côtés, qui, assemblées, forment une plate-forme percée de trous. Plus simplement, cette sole peut être constituée dun lit de tegulae disposées de façon à préserver des espaces vides entre elles. Dautres dispositions peuvent encore être découvertes. Il s'agit en fait de posséder une surface de soutien pour le chargement, dans laquelle sont ménagés des orifices pour la circulation de lair chaud. Cette soie est généralement au niveau du sol antique.
C'est le nom réservé aux conduits, percés (souvent à l'aide d'un bâton), à travers la sole, qui permettent la circulation des gaz chauds allant de la chambre de chauffe (le foyer) vers la chambre de cuisson (le laboratoire). Ils sont souvent enduits d'argile.
Dans certains grands fours on trouve parfois des conduits plus larges que les carneaux. Ils sont disposés aux extrémités de la sole contre les parois du laboratoire, Ils sont placés là pour accentuer la distribution de chaleur dans les parties périphériques qui connaissent une déperdition de chaleur. Les fours de Fousseret (Midi-Pyrénées' possèdent de tels arnénagements
Une cheminée peut être aménagée dans cette couverture pour l'évacuation de la fumée et de l'air chaud. La présence d'une cheminée, débutant dès la chambre de chauffe, n'est connue que pour un seul four, celui de Fontes (Languedoc-Roussillon, nº 104), mais s'agit-il bien d'une cheminée ? connaît une importante dessiccation due à la chaleur excessive émise par le four. Ce drainage évite de graves déprédations que pourrait provoquer le ruissellement des eaux, accentué par la pente de la colline ou du talus contre lesquels la plupart des fours sont adossés. Cette raison explique les longs canaux de drainage de l'atelier de Mittelbronn (Lorraine, n° 118).
On peut découvrir également des aires destinées à faciliter l'enfournement du matériel à cuire, comme les zones de dallages, situées à l'arrière du four nº 1 de Heilingenberg-Dinsheim (Alsace, n° 80). Enfin des aires de défournement jouxtent certains fours. Sur celles-ci seront dis posés les matériaux de construction pour qu'ils finissent de refroidir.
Durant les premiers temps de la cuisson, la temperature est élevée progressivement de façon à éliminer, sans risque d'accident, l'eau de mélange restant de la fa-brication des matériaux, ce qui s'accompagne d'un léger retrait. Vers 350° C, l'eau de constitution de l'argile commence à partir, ce qui entraîne le durcissement irréversible. Cette période est appelée le dégourdissage. A ce stade, le tuilier qui surveille constamment la cuisson grâce à des regards aménagés dans le four ferme lalandier avec l'aide dune brique ou d'une dalle de pierre. Le tuilier gallo-romain n'a pas besoin de thermomètre pour suivre l'évolution de la cuisson. ll lui suffit de constater les différences de couleur pour savoir quelle température le chargement a atteint. La fermeture est nécessaire car la convection des gaz chauds est perturbée par la libération de vapeur d'eau, ce qui peut entrainer des retours de flamme. Vers 500º C, largile est totalement déshydratée et les dangers dus à la présence deau n'existent plus. Lalandier est donc réouvert, pour que l'on puisse charger le four en combustible de façon à produire le maximum de chaleur pendant le temps nécessaire à lobtention du degré de cuisson désiré. La structure de largile, de plus en plus cuite, se modifie. Les matériaux en argile présen-tent un aspect de plus en plus " serré ",plus dense, plus sonore. Ce pallier de cuisson s'obtient vers 900º C et 1100° C et est appelé le frittage. il est imprudent d'aller au-delà de 1200°C car, à cette température, apparaissent des phénomènes de grésage qui peuvent être suivis, vers 1250°C, d'un début de fusion, voire d'une vitrification superficielle liée à la présence de quartz par exemple. Une fois le feu éteint, on ferme l'alandier pour que le refroidissement se fasse lentement, de manière à éviter les chocs thermiques générateurs daccidents : fractures et fêlures. Dans la chaleur confinée, des réactions chimi-ques de combustion continuent à avoir lieu : on parle de post-cuisson. périodiquement, ie four est réparé après une cuisson. La sole est aplanie, ses soutiens sont " rechargés ", la cohésion de toute la structure est vérifiée et assurée par un lustrage des fissures et des joints.
La durée de la cuisson est variable, elle dépend des dimensions des différents fours et de la densité du chargement. Contrairement à une idée parfois répandue,un allongement de la durée de chauffe ne compense pas une température trop basse. Ainsi, une cuisson arrêtée à 800º C livre un matériel poreux car, à cette température, le " frittage " est à peine amorcé. Si nous nous fions à l'expérience dartisans tuiliers contemporains, et pour des volumes de laboratoire comparabies, un cycle de cuisson type pourrait être le suivant : montée en température (petit feu) durant environ deux jours, palliers de cuisson (grand feu) maintenupendant trois jours et demi, enfin, refroidissement lent s'étalant sur une semaine, soit une durée de cuisson complète d'à peu près deux semaines. On sait aujourdhui que ladjonction de " fondants " (minéraux particulièrement fusibles, présents parfois en petites quantités dans l'argile) à la pâte peut permettre dabaisser la température de cuisson requise, mais, jusqu'à présent, nous navons pas acquis la preuve quune telle technique ait été sciemment utilisée par les tuiliers gallo-romains. Par contre, nous avons de multiples exemples d'emplois de dégraissants de différentes sortes (quartz concassé, sable, cendres, etc.) dont la granulométrie est extraordinairement variée.
LES MATÉRIAUX PRODUITS
Matériaux de construction : a: élérnents de toiture (extrait de Hofmann 1975). . Tegula. - b. imbrex (en pointillé : mortier de chaux-sable servant à imperméabiliser).
Extrait d'un article diffusé dans le bulettin paroissial de Novembre 1992: Pourquoi le Four de Tuilier qui vient. d'être fouillé à Jonvelle, était-il construit en zone inondable" ???? Essayons de nous reporter, loin en arrière. La navigation sur les rivières est contemporaine da la Préhistoire. Les voies deau ont été les premières et las plus commodes des voies da transport, plus sûres, plus économiques et plus rapides que par terre .Seulement, en période de grandes crues, comme aux époques de sécheresse, la navigation s'arrêtait ou tout au moins devenait dort précaire . On sait qu'en Gaule déjà, une batellerie active animait non seulement les fleuves mais aussi les petits cours d'eau aujourdhui inutilisés. La domination romaine l'activa encore; STRABON ( -58 + 25 ) écrivait «En remontant le Rhône on peut naviguer dans un long espace de terres, charger ses bateaux de fardeaux pesants et les transporter dans différentes autres régions parce que la Rhône reçoit dans son sein d'autres rivières également navigables et propres à porter des bateaux chargés ces rivières sont la SAONE et le DOUBS" Les romains étaient frappés de la combinaison merveilleuse et providentielle des trois bassins du Rhône, du Doubs et de la Saône, qui leur permettait de lancer d'un seul trait leurs marchandises et leurs soldats jusqu'à BESANÇON et Mandeure par le Doubs jusqu'à Seveux, Port sur Saône et Corre par la Saône. Ils confièrent la navigation de la Saône à des hommes choisis et comblés des plus grands honneurs. Ils avaient même envisagé le creusement. d'un canal de la Saône à la Moselle, dont l'intermédiaire aurait été le Conez, et qui aurait mis en communication directe la Méditerranée avec la Mer du Nord Rome, Lyon, BESANÇON avec TREVES, la capitale de la Gaule Belge L'importance de la navigation qui commençait à CHATILLON et à SELLES, diminua sans doute pendant la longue période des invasions successives , mais elle reparut au Moyen-Age, jusquau milieu du siècle dernier Grâce à la faiblesse da sa pente et à la constance relative de son débit, la Saône était lartère du commerce et des échanges. Une question nous vient naturellement à l'esprit : Le franchissement des barrages ou des écluses des moulins établis sur la rivière ???? -- A l'époque romaine, il n'existait pas de moulins ou autres "usines" sur les rivières , c'est une invention plus tardive (Moyen-Age). Chaque ménagère se servait de pilons ou de meules des meules ,actionnées manuellement pour moudre, écraser, quotidiennement la quantité de céréales (millet , blé, Etc...), nécessaire à la consommation familiale (les fouilles nous ont livré plusieurs de ces meules circulaires en granit ou en pierre tendre), de même qu'une ANCRE en fer (visible au Musée archéologique), servant à amarrer les grosses barques à fond plat, utilisées en batellerie. -- Pour descendre le cours de la Saône, il suffisait de se "laisser porter" par le courant . -- Pour remonter, surtout à charge, il est probable que déjà, des chevaux ou des mulets, tiraient ces barques à partir d'un chemin de halage, comme encore au siècle dernier, avant motorisation des Péniches. * Une autre Question ? létat du cours de la Saône actuel ???? il est bien encombré, cest vrai, surtout depuis Corre ,dans son cours supérieur ; mais les romains ( intelligents et organisés) devaient certainement entretenir scrupuleusement les " Voies d'Eau" indispensables aux échanges commerciaux et, vitales pour leur Economie. D'ailleurs l'histoire n'est qu'un perpétuel recommencement ; Au Moyen-Age, les routes construites par les romains ayant cessé s'être entretenus et étant devenu impraticables, La Saône, redevint, comme au temps des Gaulois et des Romains, la principale Voie Commerciale. On Peut voir, dans les anciennes ordonnances des Comtes de Bourgogne, que -réparation des pontz,portz portières,deffends, combrots, chemins et de la rivière de Sogne, était classée parmi les intérêts généraux du pays et confiée à la surveillance du bailli d'Amont . En Conclusion: * il existe, vraisemblablement un port sur la Saône, à proximité de la Villa gallo-romaine * L'atelier de tuilier et de potier, nous fournira ( plus tard) des indications précieuses, grâce aux " marques", aux "dimensions" des tuiles produites à Jonvelle et qui ont dû être expédiées par la Saône en des lieux, jusqu'ici inconnus
et aux documents de l'Abbé DESCOURVIERES Imprimeur & Gérant : Abbé E. DESCOURVIERES - 70500 JONVELLE Commission paritaire N° 60802
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